St-Riquier – Paris, septembre 1984, in Bulletin du ministère de l’Agriculture n° 1080, du 22/10 au 28/10/1984.
LE (VIIe) CONGRES INTERNATIONAL DES MUSEES D'AGRICULTURE1
Le VIIe congrès de l'Association internationale des musées d'agriculture (AIMA) s'est tenu du 11 au 15 septembre dernier, d'abord à Paris, puis au centre culturel de Saint Riquier dans la Somme. Ce choix marque l'ampleur récente de l'intérêt porté en France à ce type de musée.
L'AIMA, présidée depuis trois ans par M. Cuisenier, directeur du Musée national des arts et traditions populaires, a réuni lors de son congrès plus d'une centaine de personnes. Chercheurs, conservateurs et fonctionnaires, venant en majorité d'Europe occidentale et orientale mais également de l'Inde, du Japon, des Etats-Unis, etc., se sont donc retrouvés autour du thème : « le rôle des populations rurales dans le champ des tensions entre développement de l'agriculture et préservation de l'environnement depuis le XVIIIème siècle ».
AGRICULTURE ET ENVIRONNEMENT
La journée d'inauguration a été marquée par la venue de M. René Souchon, secrétaire d'Etat à l'Agriculture et à la Forêt française. Attentif au thème du congrès, le secrétaire d'Etat a notamment fait mention, dans son allocution, du protocole d'accord passé en juillet entre le ministre de l'Agriculture et le ministre de l'Environnement français dont l'objectif est d'assurer une meilleure coordination que par le passé, entre les impératifs de la production agricole et la protection de l'environnement. Il a également souligné le rôle que peuvent jouer les musées d'agriculture pour une meilleure valorisation de la vie et de la production agricole aux yeux des agriculteurs eux-mêmes, des ruraux et des citadins.
DU PASSE AU PRESENT
Les congressistes ont écouté et commenté une trentaine de communications d'une très grande variété, allant de la découverte de nouveaux types de charrue au XVIIIe siècle en Suède, au problème des haies en Grande-Bretagne, des effets du remembrement au XVIIIe siècle au Danemark, des fermes expérimentales modèles en France au XIXe siècle, à l'utilisation de l'atlas linguistique en France au XXe siècle, et à une communication plus générale traitant du rôle que peuvent jouer les musées d'agriculture dans la politique tant agricole que culturelle dans les pays du Tiers-monde.
L'analyse des communications et des débats, synthétisés par les rapporteurs a tendu à prouver l'ingéniosité des agriculteurs, toujours aptes à adapter leurs outils aux difficultés de la nature ou du sol, l'universalité des problèmes soulevés par l'évolution de l'agriculture qui se retrouvent, à des époques diverses sur tous les continents, le lien étroit entre les modes de culture, les outils, la géographie et le langage, la volonté des animateurs de ces musées de suivre par micro-région le fil de l'histoire agricole du passé au présent.
UN VIVIER D'IDEES
Ces musées d'agriculture peuvent être non seulement une vitrine de l'agriculture et de la vie rurale, mais également un vivier d'idées pour l'animation, voire le développement des espaces ruraux. En effet, ancrés dans le passé et le présent des régions, ils revivifient par leurs recherches des coutumes tombées en désuétude mais qui, aujourd'hui, permettent de mieux comprendre le présent, de renforcer l'identité régionale, et même de relancer des activités abandonnées.
Pour tous renseignements, s'adresser au Musée des arts et traditions populaires, 1, avenue du Mahatma Gandhi, 75176 Paris (M. Cuisenier); ou à l'Ecole des hautes études en sciences sociales, 54 boulevard Raspail, 75006 Paris (M. Sigaut).
1 Extrait du BIMA (Bulletin du Ministère de l’Agriculture) n°1080 – du 22/10 au 28/10/1984.